Le MCC Lille Métropole a organisé le jeudi 12 avril une
soirée brassée au Séminaire de Lille sur le thème « Qu’as-tu fait de ton
frère ? ». Cette soirée était ouverte à tous les membres du MCC mais
également à toutes les personnes intéressées sur la manière de vivre la
solidarité et la fraternité au quotidien. Le MCC Lille Métropole a eu le
plaisir d’accueillir comme principal intervenant Mgr Antoine Hérouard, évêque
auxiliaire de Lille.
Après un accueil chaleureux sous la forme d’un apéro
dînatoire, la soirée a débuté avec une présentation du MCC. Le thème « Qu’as-tu
fait de ton frère ? » a été introduit par divers témoignages de
membres du MCC sur leur engagement auprès de personnes isolées :
association d’aide à la formation professionnelle, accueil de jeunes mineurs
non accompagnés, association en soutien aux vendeurs de rue, accueil de
Chrétiens d’Orient, etc.
Mgr Hérouard a ensuite pris la parole. Avant de parler de
solidarité, de fraternité ou même d’engagement, il est nécessaire de comprendre
le lien entre la personne et la société. L’Eglise insiste sur une vérité
fondamentale qui est la transcendance de la personne. En effet, chaque personne
a une destinée qui dépasse le temps et la société elle-même. Il s’agit là de la
source de la dignité de la personne sur toute structure. Cependant l’homme a
besoin des autres, donc de la société, pour réaliser sa destinée. Il ne peut pas
rester seul. Dans la constitution pastorale Gaudium
et Spes du Concile Vatican II, il est rappelé que tous les hommes
constituent une seule et même famille, et que nous sommes tous frères. Du
rapport entre personne et société existent certaines tensions nées du conflit
entre liberté individuelle et vie en société.
Pour trouver un équilibre entre la personne et la société,
plusieurs principes sont proposés, dont celui de la solidarité. La personne est
dépendante de la société et inversement. Par la reconnaissance d’une même
origine, d’une même finalité et d’un devoir de réalisation du bien commun, une
unité se créée entre les hommes. La visée de cette unité est la communion. L’Eglise
s’oppose ainsi à toute forme d’individualisme et on ne peut pas se
désolidariser de son prochain.
Quel est le fondement de cette solidarité ? La
communion vise à la reconnaissance d’une fraternité entre les hommes, fraternité
qui se trouve au cœur même de la foi chrétienne : nous sommes tous frères,
créés, voulus et aimés par Dieu. Ainsi une humanité commune est prise en
compte. Jean Paul II explique dans Sollicitudo
rei socialis que « [l’autre] devient l’image de Dieu ».
La solidarité est donc à prendre en compte concrètement dans
notre société. Il ne s’agit pas seulement d’une solidarité financière, mais
également d’un engagement concret au service des autres. La charité ne se
contente pas de l’action et de l’observation du résultat. Il est nécessaire de
remonter aux causes et de réfléchir à une société en accord avec le projet de
Dieu. La société idéale n’existe pas, mais chacun devrait pouvoir agir de l’intérieur
avec ses propres moyens. Notre regard et notre façon de voir le monde doivent changer.
Pour servir cette solidarité, l’engagement est nécessaire.
Aujourd’hui le manque de temps, la diversité des activités et la virtualisation
de la société sont des freins. Cependant, les conditions idéales pour s’engager
n’existent pas. Il est nécessaire de s’engager dans la durée car les résultats
ne sont pas immédiats. La présence des autres est indispensable et il ne faut pas
viser l’exceptionnel. Le réalisme doit se marier justement à l’audace. Enfin l’engagement
n’est pas une « Bonne Action » et peut revêtir un caractère ingrat
(échec/satisfaction personnelle). L’engagement intervient dans la construction
de soi-même.
Merci à tous les participants pour leur présence et les échanges qui ont suivis !